Avec l’arrivée du printemps, beaucoup d’entre nous sont animés par la saison des terrasses. Les guêpes le sont aussi. Il est presque certain que par la fin de l’été, les guêpes jaunes du genre Vespula seront des visiteurs indésirables lors de nos pique-niques et barbecues en plein air. Même un hyménoptériste comme moi – spécialiste des abeilles et des guêpes, actuellement détenteur de la Bourse de recherche postdoctorale Beaty pour la découverte des espèces – peut être incommodé par des guêpes jaunes bourdonnant inlassablement au-dessus de son assiette ou de son verre.
On parle énormément de l’importance écologique et économique des abeilles. Malheureusement, l’intérêt écologique énorme des guêpes est mésestimé à cause des quelques espèces qui perturbent nos pique-niques.
Qu’est-ce qu’une guêpe ? Tout insecte de l’ordre des hyménoptères qui se caractérise par une « taille » étroite et qui n’est ni une fourmi ni une abeille est une guêpe. Cela comprend plus de 100 000 espèces.
Les guêpes sont indispensables au fonctionnement de l’écosystème et sont indirectement responsables de l’accroissement de la production alimentaire. La plupart des espèces de guêpes se nourrissent d’autres insectes, notamment d’insectes nuisibles aux cultures (celles qui survolent votre verre sont à la recherche du sucre qui sert de carburant au vol). D’autres sont des parasitoïdes qui pondent leurs oeufs sur d’autres insectes; après l’éclosion, les rejetons se nourrissent de leur hôte. Ces guêpes en particulier sont une solution de rechange souhaitable et efficace aux pesticides parce qu’elles ciblent des insectes spécifiques et ne risquent pas de contaminer l’environnement.
Beaucoup de guêpes jouent aussi un rôle essentiel de pollinisation. Les figues, par exemple, sont pollinisées par de minuscules guêpes spécialisées.
Les abeilles sont effectivement des guêpes végétariennes, qui comprennent plus de 20 000 espèces. Contrairement aux guêpes, elles ont des poils ramifiés comme une plume qui leur servent à récolter le pollen des fleurs, une source de nourriture riche en protéine dont elles gavent leur progéniture. Du même coup, elles pollinisent les fleurs.
Toutes les espèces d’abeilles ne sont toutefois pas d’importants pollinisateurs. Environ 15 % des abeilles sont des « coucous », c’est-à-dire qu’elles parasitent les nids d’autres espèces d’abeilles et volent leur pollen pour leurs propres rejetons.
La peur des guêpes est-elle justifiée ? Certes, une guêpe jaune femelle peut infliger une piqûre douloureuse (les mâles n’ont pas de dard). Par contre, la majorité des espèces de guêpes ne piquent pas.
Beaucoup d’abeilles femelles et certaines fourmis sont également munies de dard; elles ne suscitent pas pour autant des réactions aussi négatives. Nous considérons les abeilles comme des insectes plus dociles que les guêpes, même si les abeilles sociales peuvent se montrer très agressives quand elles défendent leur nid.
Les abeilles et les guêpes jouent toutes les deux un rôle de premier ordre dans la production de la plupart de nos aliments. La pollinisation des plantes par les abeilles améliore la production des fruits, tandis que les guêpes permettent de lutter contre les insectes nuisibles et de réduire la compétition pour la nourriture.
La prochaine fois que des guêpes vous importuneront, rappelez-vous que sans elles vos repas seraient bien différents.
Texte traduit de l’anglais.
Tres interessant!
Existe-t-il des genres de petits « nichoirs » que l’on peut installer chez soi?
Les nichoirs à abeilles, constitués de tiges creuses groupées les unes aux autres, sont couramment vendus dans les centres de jardinage pour attirer les pollinisateurs. Les espèces d’abeilles solitaires nidifiant dans des cavités y résident (ces espèces ne sont généralement pas défensives). Je ne recommanderais pas de marque en particulier, mais les meilleurs nichoirs pour abeilles incluent ceux qui ont des tiges de différents diamètres, ce qui permet à une plus grande diversité d’espèces de s’y installer.
Salutations.
Tom
Merci beaucoup pour les infos! C’est tres gentil!