Voici le troisième d’une série de cinq blogues signés Jordan Mallon sur les candidats au concours Dino Académie du Musée. Du 16 février au 17 mars, visitez le Musée et choisissez votre préféré parmi les cinq dinosaures dont les restes sont scellés dans des coques de plâtre.

Voici le troisième d’une série de cinq blogues décrivant les concurrents au concours Dino Académie.
Le spécimen décrit dans le présent blogue a été affectueusement baptisé Cornu par notre technicienne des collections de fossiles, Margaret Currie. Il s’agit du crâne d’un dinosaure à cornes (cératopsidé) collecté en 1924 par l’équipe de Charlie M. Sternberg près de la ville de Morrin en Alberta.
Le crâne a été trouvé en trois parties, dont deux ont été placées dans deux coques de plâtre distinctes : le fragment principal comportant les orbites et les os de la joue, d’une part, et le museau, de l’autre. Collectée en morceaux, la remarquable collerette a été enveloppée dans du papier journal.
Quelque temps après la mise au jour du crâne, on a partiellement préparé la pièce principale et découvert une caractéristique des plus intéressantes : chez ce cératopsidé, la corne sourcilière droite semble s’être résorbée. Il y a une petite dépression de la taille d’une pièce d’un dollar à l’endroit où se trouvait jadis la corne. La corne gauche s’est complètement développée, même si elle est coupée à la base.

Le phénomène de résorption est relativement courant chez les cératopsidés à cornes courtes (appelés centrosaurinés) comme Styracosaurus exposé à la Galerie des fossiles Talisman Energy. C’est cependant un phénomène assez rare chez les formes à cornes longues (appelées chasmosaurinés) comme notre Cornu. En préparant plus à fond ce spécimen, on pourra tenter de découvrir comment le cornillon s’est résorbé grâce à la tomographie par ordinateur.

Quand ce spécimen a été collecté, on pensait qu’il appartenait à une espèce jusque là inconnue. Mais en se fondant sur certains traits du crâne, qu’il a omis de préciser, Charlie M. Sternberg a ensuite noté qu’il s’agissait probablement d’un céraptosidé rare mais déjà connu appelé Arrhinoceratops.
Cet animal peuplait les plaines alluviales de l’Alberta il y a environ 72 millions d’années, aux côtés d’autres dinosaures comme Albertosaurus (un tyrannosauridé) et Hypacrosaurus (un dinosaure à bec de canard que l’on peut admirer dans la Galerie des fossiles).

J’achève une étude sur Arrhinoceratops, et j’ai la conviction que si l’on pouvait préparer Cornu, on serait en mesure de confirmer son identité. À quelque espèce qu’il appartienne, Cornu constituerait un précieux ajout à la collection du Musée canadien de la nature, mais pour cela il doit obtenir votre vote!
Revenez-nous la semaine prochaine pour faire la connaissance de notre quatrième concurrent, Coup de massue…
Lire les blogues précédents sur les candidats de Dino Académie :
Têtosaure, notre premier concurrent de Dino Académie
Dents mystères, le carnivore en quête d’une identité
Texte traduit de l’anglais.